Avec Antoine Le Menestrel, danseur de façade Durée : un jour (Du lever au coucher du soleil)
--------------------- Le contexte pandémique nous oblige à faire le deuil de nombreux événements culturels. Je ne peux pas différer mon urgence poétique. Notre proposition n'est pas de donner un rendez-vous aux spectateurs : c'est une surprise. Nous ne proposons pas un spectacle ou une performance. Notre aventure artistique est une présence vivante. Les frontières et les contraintes que représentent les murs, le vide, la météo ainsi que les différents contextes que nous rencontrons sont autant d'espaces d’adaptations avec lesquels nous composons ; au travers desquels nous cherchons la « lézarde poétique ». Si vous avez un toit, je peux m’appuyer dessus. Aujourd’hui un professionnel tel un cordiste peut exercer son métier sur les façades, il lui suffit d’une autorisation municipale d’occupation de l’espace public. Mon métier d'artiste consiste à changer le regard qui est posé sur les façades. Alors ! Ensemble faisons cordée, vers un sommet à découvrir ! Voici, pour ces temps flous et contradictoires, notre nouvelle création : Paisible Tout en haut d'un toit « j’habite le monde en poète »* et j’embrasse le monde pour vous. Je suis un folambule, une présence solitaire et humaine qui a exagéré la distanciation.
Je suis en paix avec mon drapeau blanc. La paix est en sécurité. La peur est là, expirons là !
Tel un explorateur qui redécouvre l’espace urbain, malgré mon corps au ralenti et la distance, j’invente de nouvelles salutations. Je salue les habitants et j'invite les passants à aller en paix. La relation est là ! De l’aube au crépuscule, au rythme de ma respiration, je prends le temps de ma descension. Je suis dans un corps à corps avec les façades. Face à face avec le vide, je danse ma joie de vivre.
* « En bleu adorable » de Friedrich Hölderlin |